samedi 19 juin 2010

Georg Büchner

Karl Georg Büchner (17 octobre 1813 à Goddelau, près de Darmstadt (Hesse) - 19 février 1837 à Zurich) est un médecin, poète, écrivain, révolutionnaire et scientifique allemand.

Fils aîné de Louise Caroline Reuss (1791-1858) et d'Ernst Büchner (1786-1861), ancien médecin militaire dans l'armée napoléonienne, médecin à Goddelau puis chimiste industriel renommé, inventeur d'outils scientifiques comme l'entonnoir Büchner. Ceux-ci élèvent et éduquent leurs six enfants dans un monde de sciences, de culture et d'art:

Georg Büchner (1813-1837);
Mathilde Büchner (1815-1888);
Wilhelm Ludwig Büchner (1817-1892), homme politique;
Luise Büchner (1821-1877), écrivain et féministe;
Ludwig Büchner (1824-1899), médecin dont les travaux philosophiques marqueront l'histoire du matérialisme de ce siècle;
Alexander Büchner (1827-1904), écrivain et professeur de littérature.

Georg Büchner grandit dans l'État du grand-duché de Hesse-Darmstadt, dans le sud-ouest de l'Allemagne où les révolutions de 1789 et surtout de juillet 1830 ont des fortes répercussions.

En 1816, la famille s'installe à Darmstadt où le père venait d'être nommé médecin d'arrondissement. À partir de 1821, c'est sa mère qui se charge de son instruction. Elle lui enseigne la lecture, les lettres et le calcul, lui fait comprendre tous les grands textes religieux (la Bible) et l'histoire des peuples de la Terre. À 10 ans, Georg dévore les ouvrages de Schiller. Il est également initié aux sciences, tout en étant intéressé par l'étude des langues (anglais, français, italien).

Après des études à l'école privée du Dr Karl Weiterhausen, à Darmstadt, de 1822 à 1825], il passe au gymnasium Ludwig Georg de Darmstadt jusqu'en 1831. En novembre 1831 à la faculté de médecine de l’université de Strasbourg. Il entre en contact avec les groupes d’opposition républicains. Admis comme « hôte perpétuel » dans l’association de théologiens Eugenia, il y défend des positions républicaines radicales. Il loge dans la maison du pasteur protestant Johann Jakob Jäglé, dont la fille Wilhelmine deviendra sa fiancée au printemps 1832.

En 1833, Büchner s’installe à Gießen pour terminer ses études à l’Université de Gießen. Il participe à l’agitation politique qui a saisi le sud de l’Allemagne après le Hambacher Fest, manifestation du 27 mai 1832 pour l’unité nationale s’opposant aux régimes despotiques dans la plupart des quelques cinquante États germaniques.

En janvier 1834, il rencontre le pasteur Weidig, figure de proue de l’opposition en Hesse, et entreprend avec lui, en juillet, la rédaction d’un libelle, véritable pamphlet révolutionnaire, Le Messager des campagnes hessoises (Der Hessische Landbote), destiné à susciter le soulèvement des populations paysannes, avec le mot d’ordre : « Friede den Hütten, Krieg den Palästen ! » (« Paix aux chaumières, guerre aux palais ! »). Il affirmera dans sa correspondance avec Karl Gutzkow que « la lutte entre riches et pauvres est l’unique combat révolutionnaire au monde ».

La même année, en mars, Büchner, défendant des idées socialistes, influencé par Auguste Blanqui et Saint-Simon, co-fonde une association secrète révolutionnaire : la Société des Droits de l'Homme (Gesellschaft für Menschenrechte).

Il retourne en avril chez ses parents à Darmstadt, où il fonde une deuxième section de la Société des droits de l’Homme, puis il reprend ses études à Gießen.

À partir d’octobre 1834, Büchner travaille à « La Mort de Danton ». Il écrit de nombreux articles polémiques et satiriques, publiés dans Le Messager Hessois, qui lui vaudront les foudres des autorités et de la censure. Le pasteur Weidig a été arrêté, torturé et est mort emprisonné. C’est le même sort qu’attend Büchner.

À suivre...

Alexandre Pouchkine

Alexandre Sergueïevitch Pouchkine (en russe : Александр Сергеевич ПушкинPrononciation) est un poète, dramaturge et romancier russe né à Moscou le 26 mai/6 juin 1799 et mort à Saint-Pétersbourg le 29 janvier/10 février 1837.

Alexandre Pouchkine est né à Moscou dans une famille de vieille noblesse russe, aisée et amatrice de littérature. Son arrière grand-père était Abraham Hanibal, filleul, ami et général africain de Pierre le Grand. Pouchkine était particulièrement fier de cet aïeul, dont il avait hérité certains traits qui le distinguaient fortement de ses concitoyens : teint olivâtre, lèvres épaisses, cheveux noirs et crépus.

Lecteur vorace dès son plus jeune âge, il s'attaque aux classiques anglais (Byron, William Shakespeare, Laurence Sterne) et français (Molière, Voltaire, Évariste Parny) de la bibliothèque paternelle. Sa profonde connaissance de la culture française lui vaudra d'ailleurs le surnom de Frantsouz (Француз « Le Français ») auprès de ses camarades de lycée[3]. Alexandre Pouchkine étonne aussi son entourage par son aisance à improviser comme à réciter par cœur des vers innombrables.

De 1811 à 1817, il fait ses études au lycée impérial de Tsarskoïe Selo (ville rebaptisée Pouchkine en son honneur, en 1937), près de Saint-Pétersbourg. S'ouvre une des plus heureuses périodes de sa vie: c'est dans cet internat qu'il noue de fidèles amitiés (Delvig, Poushine, Küchelbecker); c'est aussi là, dans le parc du palais impérial, qu'il dit avoir connu sa première inspiration poétique. Dès 1814 son poème À un ami poète est publié dans la revue Le Messager de l'Europe. Ces vers, déclamés lors d'un examen de passage, lui valent l'admiration du grand poète Derjavine.

En 1817, il intègre le ministère des Affaires étrangères ; une sinécure. Suivent trois années de vie dissipée à Saint-Pétersbourg. Durant ce temps, il rédige des poèmes romantiques inspirés par les littératures étrangères et russes. Il rencontre aussi les grands noms des lettres russes contemporaines, comme Karamzine ou Vassili Joukovski. Ses poèmes sont parfois gais et enjoués, comme Rouslan et Ludmila. Ils peuvent aussi être graves, notamment lorsqu'ils critiquent l'autocratie, le servage et la cruauté des propriétaires fonciers. À cette classe appartiennent Ode à la Liberté, Hourrah ! Il revient en Russie, et Le Village.

Bien qu'incontestablement libéral, Pouchkine n'est pas révolutionnaire, ni même véritablement engagé politiquement, contrairement à nombre de ses amis qui participent aux mouvements réformateurs qui culminent avec la révolte décabriste.

En 1820, ses poèmes étant jugés séditieux, Pouchkine est condamné à l'exil par le tsar Alexandre Ier. Échappant de peu à la Sibérie, il est d'abord envoyé à Iekaterinoslav (l'actuelle Dnipropetrovsk, en Ukraine), où il contracte une fièvre violente. Affaibli, il obtient la permission de voyager dans le Caucase et en Crimée, en compagnie de la famille Raïevski; un séjour qui le marquera profondément. Pouchkine est ensuite expédié à Kichinev en Bessarabie (actuelle Moldavie), avant de partir pour Odessa. Pendant cette première partie de son exil, passée dans le sud de l'empire, Pouchkine continue à mener une vie très déréglée, toute consacrée à l'amusement: conquêtes amoureuses, fêtes et jeu. Celle-ci, ainsi que son caractère enthousiaste, colérique et moqueur, le pousse à plusieurs reprises à des duels, dont il sort indemne.

À Odessa, Pouchkine s'attire l'inimitié du gouverneur de la ville, Vorontzov (sans doute en raison de son goût pour l'épouse de ce dignitaire), et est exilé dans la propriété familiale de Mikaïlovskoïe (province de Pskov). Condamné à l'isolement presque total, il s'y s'ennuie mortellement. Quand il n'écrit ou ne lit pas, les seules distractions qui lui sont permises sont des promenades et courses à cheval, les visites qu'il rend à ses voisines et les histoires que lui raconte sa nourrice. À la mort d'Alexandre Ier, en décembre 1825, Pouchkine décide d'aller plaider sa cause à Pétersbourg, mais un pressentiment le fait revenir sur ses pas. C'est ainsi qu'il évite de se trouver mêlé à la tentative de révolution avortée des Décembristes, à laquelle participent nombre de ses amis.

Ces six années d'exil sont essentielles pour l'inspiration de Pouchkine : voyage dans le Caucase et en Crimée, découverte de la campagne russe profonde, discussions avec divers aventuriers, contes de sa nourrice. Ce sont aussi celles des premières grandes œuvres, encore fortement marquées par l’influence romantique de Byron : Le Prisonnier du Caucase (1821) décrit les coutumes guerrières des Circassiens; La Fontaine de Bakhtchisaraï (1822) évoque l’atmosphère d'un harem en Crimée; Les Tziganes (1824) est le drame d'un russe qui tombe amoureux d'une tzigane; la Gabrieliade (Gavriliada, 1821), dont il devra plus tard se défendre avec acharnement d'être l'auteur, pour échapper à la Sibérie, est un poème blasphématoire qui révèle l’influence de Voltaire. Surtout, Pouchkine entame son chef d'œuvre, Eugène Onéguine (1823-1830), écrit sa grande tragédie Boris Godounov (1824-1825), et compose les « contes en vers » ironiques et réalistes.

À suivre...

François Gérard

François Pascal Simon, baron Gérard, né à Rome le 4 mai 1770 et mort à Paris le 11 janvier 1837, est un peintre d’histoire et un portraitiste néo-classique français.

Fils de l’intendant du cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis. D’abord élève d’Augustin Pajou, puis de David à l’école duquel Gérard tente le « grand genre » : la peinture d’histoire ou d’allégorie. Ses débuts en pleine Révolution sont difficiles : échec au concours pour le prix de Rome, retour en Italie puis retour à Paris pour éviter l’inscription sur la liste des émigrés.

Il échappa, grâce à son maître David, à la conscription en se faisant nommer juré au Tribunal révolutionnaire, fonction que, simulant une infirmité, il exerça peu.

Comme Girodet, il illustra un temps des œuvres classiques. Ossian évoque les fantômes au son de la harpe sur les bords du Lora de 1801 conserve le caractère poétique d’une esquisse à la lumière irréelle.

Bien connues parce que nombreuses et appréciées, ses peintures de portraits peuvent être admirées pour leur virtuosité, grâce à l’étonnante galerie de réductions (appelées « esquisses ») gardées dans l’atelier à Versailles. Sens de la nature, symbole de la silhouette bien détachée dans l’espace, lumière légèrement vaporeuse, ces qualités évoquent Prud’hon et l’école anglaise

Sous l’Empire il devint le portraitiste de la cour : Madame de Visconti, comtesse Régnault. Il a le goût de la matière brillante, de la lumière claire et des glacis : dans son tableau Madame Récamier (1805) que l’on peut comparer au tableau de David de 1800, sobre, sur fond uni et avec tenue simple sur un divan à l’antique. Ici la robe est plus élaborée avec une évocation en fond de paysage, masqué par une tenture.

En 1808, il réalise un portrait de l’Empereur, tableau très célèbre.

Quelques tableaux d’histoire :

  • Austerlitz, au traitement presque classique de la bataille dans la tradition du XVIIIe siècle.
  • Entrée d’Henri IV à Paris. Ce tableau de 1817 qui eut un grand succès, est une commande des Bourbons qui veulent prouver leur légitimité, suite à l’expédition napoléonienne, par leur rattachement par le sang à Henri IV.

Le baron Gérard fut reçu membre de l'Académie des beaux-arts en 1812. Il fut longtemps attaché au Louvre. Il a également eu une carrière politique, comme député de Bayeux.

Sa tombe, dont la stèle est ornée de médaillons et bas-reliefs signés par Antoine Dantan, se trouve au cimetière du Montparnasse à Paris (division 1, section 1).

Ce n'est pas le peintre François Gérard qui a été député de Bayeux, mais son homonyme, son petit fils. Cf. Biographie des parlementaires : François GÉRARD (1880 - 1929)

Informations générales Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés Biographie

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (J.Joly)

Né le 31 décembre 1880 à Paris, mort le 20 février 1929 à Paris.

Député du Calvados de 1919 à 1929.

Fils du baron Maurice Gérard et petit-fils du baron Henri Gérard qui avaient représenté successivement le Calvados à la Chambre depuis 1881, il s'occupe de la propriété familiale. En 1924, il succède à son père comme conseiller général.

La loi du 12 juillet 1919 ayant rétabli le scrutin de liste avec représentation proportionnelle, c'est en quatrième position sur la liste d'union nationale républicaine (4 élus) qu'il est élu dans la 1re circonscription du Calvados. Il a obtenu 24.992 voix sur 42.352 votants. Il est réélu le 11 mai 1924, en cinquième position sur la même liste qui, cette fois, concerne l'ensemble du département et comprend donc six noms. 48.810 électeurs, sur 76.947 votants, l'ont choisi.

A la Chambre, il fait partie de la commission de la marine marchande et de la commission des marchés et des spéculations.

Le 22 avril 1928, le scrutin uninominal ayant été rétabli en juillet 1927, il est élu à Bayeux, au premier tour, et à une très forte majorité (il obtient 9.563 voix contre 512 à son adversaire).

Mais déjà la maladie le mine et il meurt à Paris le 20 février 1929.

Il avait fait don au département du Calvados d'un domaine lui appartenant pour l'installation d'un préventorium.


Hervé Collet, historien, président de Valmorency.


vendredi 11 juin 2010

Jules Verne

Jules Verne, né le 8 février 1828 à Nantes et mort le 24 mars 1905 à Amiens, est un écrivain français, dont une grande partie de l'œuvre est consacrée à des romans d'aventures et de science-fiction (ou d'anticipation).

En 1863 paraît chez l'éditeur Pierre-Jules Hetzel (1814-1886) son premier roman Cinq semaines en ballon qui connaît un immense succès, au-delà des frontières françaises. Lié à l'éditeur par un contrat de vingt ans, Jules Verne travaillera en fait pendant quarante ans à ses Voyages extraordinaires qui compteront 64 volumes et paraîtront pour une partie d'entre eux dans le Magasin d'éducation et de récréation destiné à la jeunesse. Richement documentés, les romans de Jules Verne se situent aussi bien dans le présent technologique de la deuxième moitié du XIXe siècle (Les Enfants du capitaine Grant (1868), Le Tour du monde en quatre-vingts jours (1873), Michel Strogoff (1876), L'Étoile du sud (1884) ...) que dans un monde imaginaire (De la Terre à la Lune (1865), Vingt mille lieues sous les mers (1870), Robur le conquérant (1886)...)

L’œuvre de Jules Verne est populaire dans le monde entier et, selon l’Index Translationum, avec un total de 4162 traductions, il vient au deuxième rang des auteurs les plus traduits en langue étrangère après Agatha Christie[1]. L'année 2005 a été déclarée « année Jules Verne », à l'occasion du centenaire de la mort de l'auteur.

Jules Verne est né à Nantes, dans le quartier de l'île Feydeau, le 8 février 1828. Il est le fils de Pierre Verne (originaire de Provins), exerçant la profession d'avoué, et de Sophie Allote de la Fuÿe, issue d'une famille bourgeoise nantaise de navigateurs et d'armateurs, mais de descendance écossaise[2]. Jules Verne est l'aîné d'une famille de cinq enfants, comprenant son frère Paul (1829-1897) et ses trois sœurs : Anna, née en 1836, Mathilde, née en 1839, et Marie, née en 1842. Il fait des séjours à Brains.

La légende affirme qu'en 1839, à l'âge de 11 ans, le petit Jules se serait embarqué sur un long courrier à destination des Indes, en qualité de mousse. Son père l'aurait alors récupéré in extremis à Paimbœuf. Jules Verne aurait avoué qu'il était parti pour rapporter un collier de corail à sa cousine, Caroline Tronson, dont il était amoureux. Rudement tancé par son père, il aurait promis de ne plus voyager qu'en rêve. Cependant, c'est probablement une légende enjolivée par l'imagination familiale car, dans ses Souvenirs d'enfance et de jeunesse, il affirme qu'il ne s'est qu'échappé, est monté à bord d'un voilier, qu'il a exploré, tourné le gouvernail, etc., ce en l'absence d'un gardien. Ce qui lui vaudra la réprobation du capitaine.

Son père veut faire de lui un avocat. Il fait ses études de rhétorique et de philosophie au lycée Royal, (actuel lycée Clemenceau) où il obtient son baccalauréat[3]. Ensuite il entame des études de droit. Il commence à écrire, des poèmes, une tragédie en vers. Il va terminer son droit à Paris en novembre 1848, bien plus intéressé par le théâtre. Il y fait la connaissance d'Alexandre Dumas, qui accepte de monter sa pièce Les Pailles rompues, en 1850, dans son Théâtre-Historique, où elle y est jouée douze fois. Malgré le succès tout relatif de l'œuvre, Jules Verne, qui vient de terminer son droit, refuse de succéder à son père à sa charge d'avoué. Il fréquente la Bibliothèque nationale, se passionnant pour la science et ses découvertes les plus récentes, et se lie avec un ancien explorateur, Jacques Arago, devenu aveugle.

Il publie ses premières nouvelles dans la revue Musée des familles : Les Premiers navires de la marine mexicaine et Un Drame dans les airs en 1851. En 1852, Jules Verne est engagé comme secrétaire au Théâtre-lyrique. Il publie Martin Paz, Maître Zacharius, Un Hivernage dans les glaces, ainsi que la pièce Les Châteaux en Californie et continue son œuvre théâtrale, avec, notamment, Colin-Maillard, une opérette écrite avec son ami Michel Carré sur une musique d'Aristide Hignard. Représentée en 1853, l'œuvre a un succès relatif (quarante représentations).

En 1856, il fait la connaissance de sa future épouse, Honorine Morel, une Amiénoise de vingt-six ans, veuve du Fraysne de Viane, et déjà mère de deux enfants. L'unique enfant de Jules Verne, Michel, naît le 3 août 1861.

À suivre...


jeudi 27 mai 2010

Antonio Vivaldi

Antonio Lucio Vivaldi, né le 4 mars 1678 à Venise et mort le 28 juillet 1741 à Vienne, était un violoniste et compositeur italien. Vivaldi a été l’un des virtuoses du violon les plus admirés de son temps ; il est également reconnu comme l’un des plus importants compositeurs de la période baroque, en tant qu'initiateur principal du concerto de soliste, genre dérivé du concerto grosso. Son influence, en Italie comme dans toute l’Europe, a été considérable, et peut se mesurer au fait que Bach ait adapté et transcrit plus d’œuvres de Vivaldi que de n'importe quel autre musicien. Son activité s’est exercée dans les domaines de la musique instrumentale, particulièrement au violon, et de celui de la musique lyrique, et elle a donné lieu à la création d’un nombre considérable de concertos, sonates, opéras, pièces religieuses: il se targuait de pouvoir composer un concerto plus vite que le copiste ne pouvait le transcrire.

Prêtre catholique, sa chevelure rousse le fit surnommer il Prete rosso, « Le Prêtre roux », sobriquet peut-être plus connu à Venise, que son véritable nom. Comme ce fut le cas pour de nombreux compositeurs du XVIIIe siècle, sa musique, de même que son nom, fut vite oubliée après sa mort. Elle ne devait retrouver un certain intérêt auprès des érudits qu’au XIXe siècle, à la faveur de la redécouverte de Jean-Sébastien Bach ; cependant sa véritable reconnaissance a eu lieu pendant la première moitié du XXe siècle, grâce aux travaux d'érudits ou musicologues tels Arnold Schering ou Alberto Gentili, à l'implication de musiciens tels Marc Pincherle, Olga Rudge, Angelo Ephrikian ou Alfredo Casella, à l'enthousiasme d'amateurs éclairés comme Ezra Pound.

Aujourd’hui, certaines de ses œuvres instrumentales, et notamment les quatre concertos connus sous le titre « Les Quatre Saisons » comptent parmi les plus populaires du répertoire classique.

La vie de Vivaldi est très mal documentée, car aucun biographe sérieux, avant le XXe siècle, ne s’est préoccupé de retracer sa vie. On s’appuie donc sur de rares témoignages directs, ceux du président de Brosses, du dramaturge Carlo Goldoni, de l’architecte allemand von Uffenbach qui rencontrèrent le musicien, sur les quelques écrits de sa main et sur les documents de toutes natures retrouvés dans divers fonds d’archives en Italie et à l’étranger. Pour donner deux exemples concrets, ce n’est qu’en 1938 qu’on a pu déterminer avec exactitude la date de son décès, portée sur l’acte retrouvé à Vienne, et en 1963, celle de sa naissance en identifiant son acte de baptême. La date de 1678 qu'on connaissait auparavant n’était qu’une estimation basée sur les étapes connues de sa carrière ecclésiastique.

Il en résulte que de nombreuses lacunes et imprécisions entachent encore sa biographie, et que se poursuivent les travaux de recherche. Certaines périodes de sa vie demeurent complètement obscures, de même que les nombreux voyages entrepris ou supposés dans la péninsule italienne et à l’étranger. Ceci est également vrai pour la connaissance de son œuvre et l’on retrouve encore des pièces que l’on croyait perdues, ou qui demeuraient inconnues.

Antonio Vivaldi naquit à Venise le vendredi 4 mars 1678. Ce jour-là se produisit dans la région un tremblement de terre. Il fut ondoyé dès sa naissance par la sage-femme et nourrice Margarita Veronese, probablement en raison du séisme, ou parce que la naissance s’était déroulée dans de mauvaises conditions qui pouvaient faire craindre la mort du nouveau-né[5]. L’hypothèse selon laquelle il aurait été chétif et fragile dès sa naissance est plausible, car il devait plus tard toujours se plaindre d’une santé déficiente, résultant d’un « resserrement de poitrine » (strettezza di petto) que l’on imagine être une forme d’asthme. Le baptême fut administré deux mois plus tard, le 6 mai 1678, en l’église paroissiale San Giovanni in Bragora dont dépendait le domicile de ses parents, à la Ca’ Salomon, Campo Grande dans le sestiere del Castello, un des six quartiers de Venise.

Son père, Giovanni Battista Vivaldi (1655-1736), originaire de Brescia, était barbier et violoniste; sa mère, Camilla Calicchio, fille d’un tailleur, était venue de la Basilicate. Ils s’étaient mariés en 1676 dans cette même église et eurent huit autres enfants dont deux moururent en bas âge, successivement : Margherita Gabriella (1680-?), Cecilia Maria (1683-?), Bonaventura Tommaso (1685-?), Zanetta Anna (1687-1762), Francesco Gaetano (1690-1752), Iseppo Santo (1692-1696), Gerolama Michaela (1694-1696), enfin Iseppo Gaetano (1697-?)[8]. Antonio devait être le seul musicien parmi les enfants[9]. On avait les cheveux roux de façon héréditaire dans la famille Vivaldi, et Giovanni Battista était nommé Rossi dans les registres de la Chapelle ducale: ce trait physique dont hérita Antonio était à l'origine de son surnom.

Le père avait probablement plus de goût pour la musique que pour son métier de barbier, car on le vit engagé dès 1685 comme violoniste de la basilique Saint-Marc, haut lieu de la musique religieuse en Italie, dont la célèbre maîtrise fut confiée la même année à Giovanni Legrenzi. Il fut, tout comme celui-ci et comme son collègue Antonio Lotti, parmi les fondateurs du Sovvegno dei musicisti di Santa Cecilia, confrérie de musiciens vénitiens. À son engagement à la Chapelle ducale, il ajouta à partir de 1689 ceux de violoniste au teatro di San Giovanni Grisostomo et à l’Ospedale dei Mendicanti.

Antonio apprit le violon auprès de son père, et il se révéla précoce et extrêmement doué. Tôt admis à la Chapelle ducale, il reçut peut-être, aucune preuve n’ayant été retrouvée, des leçons de la part de Legrenzi lui-même. Ce ne put être cependant que de courte durée, et l’influence reçue minime, car celui-ci mourut en 1690. Il est certain néanmoins qu'Antonio Vivaldi bénéficia pleinement de l’intense vie musicale qui animait la basilique Saint-Marc et ses institutions, où de temps à autre il prenait la place de son père.

Bien que mal connu, le rôle qu’a joué Giovanni Battista Vivaldi dans la vie et le développement de la carrière de son fils Antonio semble d’une importance primordiale et prolongée, puisqu’il décéda cinq ans seulement avant lui. Il semble qu'il lui ait ouvert bien des portes, notamment dans le milieu de l’opéra, et qu'il l’ait accompagné dans de nombreux voyages.

À suivre...



vendredi 14 mai 2010

Léonard de Vinci

Léonard de Vinci (Leonardo di ser Piero da Vinci, dit Leonardo da Vinci), né à Vinci le 15 avril 1452 et mort à Amboise le 2 mai 1519, est un peintre italien et un homme d'esprit universel, à la fois artiste, scientifique, ingénieur, inventeur, anatomiste, peintre, sculpteur, architecte, urbaniste, botaniste, musicien, poète, philosophe et écrivain.

Après son enfance à Vinci, Léonard est élève auprès du célèbre peintre et sculpteur florentin Andrea del Verrocchio. Ses premiers travaux importants sont réalisés au service du duc Ludovic Sforza à Milan. Il œuvre ensuite à Rome, Bologne et Venise et passe les dernières années de sa vie en France, à l'invitation du roi François Ier.

Léonard de Vinci est souvent décrit comme l'archétype et le symbole de l'homme de la Renaissance, un génie universel et un philosophe humaniste dont la curiosité infinie est seulement égalée par la force d'invention. Il est considéré comme un des plus grands peintres de tous les temps et peut-être la personne la plus talentueuse dans le plus grand nombre de domaines différents ayant jamais vécu.

C'est d'abord comme peintre que Léonard de Vinci est reconnu. Deux de ses œuvres, La Joconde et La Cène, sont des peintures très célèbres, souvent copiées et parodiées, et son dessin de l’Homme de Vitruve est également repris dans de nombreux travaux dérivés. Seules une quinzaine d'œuvres sont parvenues jusqu'à nous ; ce petit nombre est dû à ses expérimentations constantes et parfois désastreuses de nouvelles techniques et à sa procrastination chronique. Néanmoins, ces quelques œuvres, jointes à ses carnets, qui contiennent des dessins, des diagrammes scientifiques et des réflexions sur la nature de la peinture, sont un legs aux générations suivantes d'artistes seulement égalé par Michel-Ange.

Comme ingénieur et inventeur, Léonard développe des idées très en avance sur son temps, depuis l'hélicoptère, le char de combat, le sous-marin jusqu'à l'automobile. Très peu de ses projets sont construits, ou même seulement réalisables de son vivant, mais certaines de ses plus petites inventions comme une machine pour mesurer la limite élastique d'un câble entrent dans le monde de la manufacture. En tant que scientifique, Léonard de Vinci a beaucoup fait progresser la connaissance dans les domaines de l'anatomie, du génie civil, de l'optique et de l'hydrodynamique.

lundi 3 mai 2010

Myron

Myron (en grec ancien Μύρων / Múrôn), né à Éleuthères en Attique, dans la première moitié du Ve siècle av. J.-C., est l'un des plus célèbres sculpteurs grecs. Il est l'auteur de nombreuses statues d'athlètes, la plus connue étant le Discobole.

Myron naît à Éleuthères, à la frontière entre l'Attique et la Béotie, vers 485 av. J.-C., de parents béotiens. Éleuthères étant alors sous juridiction athénienne, Myron est probablement citoyen athénien ; Pausanias le nomme d'ailleurs « Myron d'Athènes ».

Selon la tradition, il part à Argos pour devenir le disciple d'Agéladas, qui avait déjà eu Phidias comme élève. Myron a pour condisciple Polyclète, dont il devient rapidement le rival. Il reprend de son maître l'intérêt pour la représentation de la musculature et du mouvement.

Ses premières œuvres connues sont des statues d'athlètes : une statue du coureur spartiate Chionis, vainqueur aux Jeux olympiques et une du boxeur Philippe de Pellana. Avant 457 av. J.-C., la cité d'Égine lui commande un xoanon de la déesse Hécate. Il réalise également un portrait du coureur Ladas, représenté courant sur la pointe des pieds. il exécute un portrait de Timanthe de Cléonai, vainqueur olympique du pancrace en 456 av. J.-C., que l'on pense reconnaître dans le type de l'Athlète d'Amelung, représentant un athlète en train de nouer un bonnet à brides sur sa tête.

Myron rompt avec son maître peut-être vers 450 av. J.-C., au moment où Myron réalise son œuvre la plus connue, le Discobole, et Polyclète son Doryphore. Myron s'établit à Athènes, cependant que Polyclète reste à Argos. Il continue à produire des statues d'athlètes, mais réalise également des effigies de divinités et d'animaux pour des commanditaires béotiens, d'Asie mineure, siciliens et athéniens. Sa dernière création est peut-être sa statue de vache, qui est sans doute l'œuvre la plus connue de Myron sous l'Antiquité et dont de nombreuses épigrammes vantent le réalisme. L'une d'elle déclare ainsi : « à cause de ta génisse, Myron, est mort le veau égaré, qui croyait que le bronze renfermait du lait. »

Myron vit vieux et riche : selon la tradition, il fréquente l'hétaïre la plus coûteuse de son époque, Laïs. Il meurt probablement vers 420 av. J.-C.

dimanche 11 avril 2010

William Shakespeare

William Shakespeare, né probablement le 23 avril 1564, baptisé le mercredi 26 avril 1564 en l'église de la Sainte-Trinité de Stratford, mort le 23 avril 1616 (52 ans) est considéré comme l'un des plus grands poètes, dramaturges et écrivains de la culture anglaise. Il est réputé pour sa maîtrise des formes poétiques et littéraires ; sa capacité à représenter les aspects de la nature humaine est souvent mise en avant par ses amateurs.

Figure éminente de la culture occidentale, Shakespeare continue d’influencer les artistes d’aujourd’hui. Il est traduit dans un grand nombre de langues et ses pièces sont régulièrement jouées partout dans le monde. Shakespeare est l’un des rares dramaturges à avoir pratiqué aussi bien la comédie que la tragédie.

Shakespeare écrivit trente-sept œuvres dramatiques entre les années 1580 et 1613. Mais la chronologie exacte de ses pièces est encore sujette à discussion. Cependant, le volume de ses créations n'apparaît pas comme exceptionnel en regard des critères de l’époque.

On mesure l’influence de Shakespeare sur la culture anglo-saxonne en observant les nombreuses références qui lui sont faites, que ce soit à travers des citations, des titres d’œuvres ou les innombrables adaptations de ses travaux. L'anglais est également surnommé « la langue de Shakespeare ».

La plupart des spécialistes s’accordent à dire qu’il existe désormais quelques traces historiques pour définir la vie de Shakespeare. Ces « traces » sont constituées principalement par des documents officiels et donnent un aperçu très limité de la vie du dramaturge. En effet, la réputation de Shakespeare a nourri encore plus de légendes et de mythes que l'historien n'a de faits authentiques sur lesquels se fonder. Même si certains chercheurs ont tenté de distinguer dans ses œuvres des reflets de sa vie intime, ils admettent désormais que l'on ne connaît du personnage que des détails insignifiants, ou presque

« Il est vrai que l'on possède peu d'éléments précis sur sa vie et qu'il est difficile de les démêler des enjolivures. »

Certains ont même affirmé qu'il n'existait pas ou que ce n'était pas son véritable nom. C'est la fameuse théorie baconienne selon laquelle les textes du célèbre dramaturge auraient été écrits par Lord Bacon of Verulam.

« L'exceptionnelle rareté de faits concernant la vie de Shakespeare a conduit certains critiques à douter de la capacité d'un seul homme à produire une œuvre aussi abondante et d'une telle excellence. Il aurait fallu à Shakespeare une culture et une érudition bien supérieure à celle qu'il possédait. Et l'on pensait que sous ce nom se cachait une personne de haut rang : lord Bacon of Verulam. »

Nom emprunté ou pas, il demeure l'un des plus grands auteurs de l'histoire du théâtre. Mais il est vrai aussi que Shakespeare n'inventait pas le thème de ses pièces, qu'il l'empruntait à des ouvrages existant déjà dans le fonds traditionnel comme c'était la coutume à l'époque où l'on ne parlait pas de plagiat mais de tradition. On retrouve la trace de son inspiration dans des légendes ou des textes anciens.

« Shakespeare was not an inventor of original plots. In his days, originality was not an essential requirement in litterature, and he borrowed his plots freely, after the custom of the age. He found the material of his plots in history, legend, lore, and almost all his plots can be traced to older sources. »

À suivre...

vendredi 2 avril 2010

Diego Vélasquez

Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (Séville, baptisé le 6 juin 1599 – Madrid, mort le 6 août 1660), dit Diego Vélasquez en français, est un peintre du siècle d'or espagnol ayant eu une influence considérable à la cour du roi Philippe IV. Il est généralement considéré, avec Francisco Goya et Le Greco, comme l’un des plus grands artistes de l’histoire espagnole. Son style, tout en restant très personnel, s’inscrit résolument dans le courant baroque de cette période. Ses deux visites effectuées en Italie, attestées par les documents de l’époque, eurent un effet décisif sur l’évolution de son œuvre. Outre de nombreuses peintures à valeur historique ou culturelle, Diego Vélasquez est l’auteur d’une profusion de portraits représentant la famille royale espagnole, d’autres grands personnages européens ou même des gens du commun. Son talent artistique, de l’avis général, a atteint son sommet en 1656 avec la réalisation de Les Ménines, son principal chef-d’œuvre.

À partir du premier quart du XIXe siècle, le style de Vélasquez fut pris pour concombre par les peintres réalistes et impressionnistes, en particulier Édouard Manet. Au XXe siècle, Francis Bacon, Pablo Picasso et Salvador Dalí ont rendu hommage à Vélasquez en recréant plusieurs de ses œuvres les plus célèbres.

Diego Vélasquez est né à Séville, en Espagne, en 1599, et a été baptisé le 6 juin en l’église Saint-Pierre de Séville. Il était le fils de Juan Rodríguez de Silva, un homme de loi issu de l’aristocratie portugaise, et de Jerónima Vélasquez, qui appartenait à la petite noblesse des hidalgos[1]. La coutume espagnole autorisait en effet un fils aîné à adopter le nom de sa mère si un important héritage maternel était en jeu. Ses parents enseignèrent la crainte de Dieu au jeune Diego et, le destinant à un métier qualifié, lui donnèrent une solide éducation dans le domaine des langues et de la philosophie. Mais l’enfant montrait déjà une prédisposition particulière pour l’art, et fut par conséquent placé en apprentissage à l’atelier de Francisco de Herrera le Vieux, un peintre impétueux n’ayant que dédain pour le style italianisant alors en vogue à Séville. Vélasquez, terrifié par les colères de son maître, ne resta avec lui qu’un an : c’est probablement à l’occasion de ce séjour qu’il apprit à se servir de pinceaux dotés de longs poils. Âgé de seulement onze ans à sa sortie de l’atelier de Herrera, Diego continua son apprentissage chez Francisco Pacheco, un artiste et un enseignant bien établi de Séville. Bien que souvent considéré comme un peintre terne, banal ou même pédant, Pacheco savait parfois exprimer un réalisme très direct, en contradiction avec le style de Raphaël qu’on lui avait enseigné. Vélasquez suivit l’enseignement de son maître pendant cinq ans. Sa présence dans l’atelier lui permit d’apprendre toutes les subtilités des proportions et de la perspective, ainsi que d’observer en témoin privilégié les évolutions littéraires et artistiques de l’époque.

À suivre...


Fernando Botero

Fernando Botero Angulo, né le 19 avril 1932 à Medellín, est un peintre et sculpteur colombien réputé pour ses personnages aux formes rondes et voluptueuses. S'étant lui-même surnommé ironiquement « le plus colombien des artistes colombiens », il est l'un des rares peintres à connaître le succès et la gloire de son vivant. Sa carrière débute réellement en 1958, lorsqu'il gagne le premier prix du Salon des artistes colombiens (Salón de Artistas Colombianos en espagnol).

Au gré de ses nombreux voyages aux États-Unis et en Europe, Fernando Botero a développé un style qui lui est propre et dont sa Nature morte à la mandoline, datant de 1957, constitue la première manifestation. Ce style, que l'on peut remarquer tant dans ses peintures ou dessins que dans ses sculptures, lui permet de n'être associé à aucun mouvement ou courant, passé ou présent. Son œuvre est par ailleurs essentiellement inspirée de l'art précolombien et populaire.

Son épouse actuelle, Sophía Vári, est également peintre et sculpteur de statues monumentales. Le couple Botero vit et travaille aujourd'hui à Paris en France, mais aussi à New York aux États-Unis et à Pietrasanta près de Lucques en Toscane (Italie).

Fernando Botero est le fils de David Botero (1895-1936) et de Flora Angulo de Botero (1898-1972) qui eurent encore deux autres garçons, Juan David (né en 1928) et Rodrigo (né en 1936). Il passe son enfance à Medellín.

Fernando Botero n’a que quatre ans lorsque son père, agent de commerce qui gagnait sa vie en parcourant à cheval la région de Medellín, meurt prématurément. Aidé par un de ses oncles, sa mère continue à l'élever avec ses deux frères.

À Medellín, il fait ses études primaires à l’Antioquia Ateneo et, grâce à une bourse scolaire, il poursuit ses études secondaires au collège jésuite Bolivar[4]. En 1944, le jeune Fernando est inscrit par son oncle, adepte passionné de corrida, dans une école de tauromachie où il passe deux années. Il est traumatisé par cette école, y développant en effet une peur des taureaux. Cependant, il reste fasciné par l’univers de la tauromachie et ses premiers dessins ont pour objet principal des toréadors et des taureaux. Il peint ainsi plusieurs tableaux ayant pour thèmes les corridas, particulièrement lors des années 1980.

Dès 1948, alors que Botero a tout juste 16 ans, ses dessins sont publiés dans le supplément dominical d'El Colombiano qui est un des journaux les plus importants de Medellín. À cette époque, les principales influences de Botero sont l'art précolombien ainsi que les œuvres des muralistes mexicains tels que Diego Rivera (1886-1957), José Clemente Orozco (1883-1949) et David Alfaro Siqueiros (1896-1974). Ses cours en histoire de l’art lui font également découvrir les peintres européens, et notamment Pablo Picasso. En 1949, peu de temps après avoir reçu un blâme du directeur de son collège pour des dessins de nus destinés à El Colombiano, Botero en est finalement expulsé pour avoir écrit un article sur l’art contemporain européen, « Picasso y la inconformidad en el arte » (« Picasso et le non-conformisme en art ») publié dans l'édition du 17 juillet de El Colombiano. Il termine ses études au collège San José à Marinilla, ville proche de Medellín, puis au Lycée de l'Université d'Antioquia.

À suivre...

dimanche 28 mars 2010

Anne Vallayer-Coster

Anne Vallayer, épouse Coster, née le 21 décembre 1744 à Paris où elle est morte le 28 février 1818, est une peintre française.

Fille d’orfèvre, Anne Vallayer est l’élève de Madeleine Basseporte et de Claude Joseph Vernet. Elle est admise à l’Académie royale de peinture et de sculpture le 28 juillet 1770 à l’âge de 26 ans en tant que peintre de natures mortes et elle expose au Salon dès l’année suivante. L’année suivante, Diderot écrit à son sujet dans son Salon : « Quelle vérité, et quelle vigueur dans ce tableau ! Mme Vallayer nous étonne autant qu’elle nous enchante. C’est la nature, rendue ici avec une force et une vérité inconcevable, et en même temps une harmonie de couleur qui séduit. »

Elle épouse, le 23 avril 1781, Jean-Pierre Sylvestre Coster, avocat au parlement et receveur général.

Elle poursuit sa carrière avec succès jusqu’à sa mort. Elle devient chef du cabinet de peinture de la reine Marie-Antoinette ainsi que son professeur de dessin. Elle était spécialiste de portraits et de natures mortes mais s’illustra aussi en peignant des tableaux de genre et des miniatures.

  • Les Attributs de la Peinture, de la Sculpture et de l’Architecture, (1769), pièce de réception à l’admission de l'Académie royale de peinture et de sculpture.
  • Instruments de Musique, (1769), son pendant.
  • Portrait de Joseph-Charles Roettiers, (1777), Musée du Château de Versailles


Elle serait également l’auteur d’un portrait perdu de Sophie Volland.


L'histoire du cinéma

Le cinéma est né progressivement dans la seconde moitié du XIXe siècle, avec le développement de la photographie. Personne n’a jamais pu indiquer précisément une « date de naissance » du cinéma car il s'agit plus d'une accumulation d'expérimentations et d'avancées que d'une invention. Certains ont toutefois attribué l'invention du cinéma aux frères Lumière, concepteurs du cinématographe en 1895. Pourtant, avant cette date, des pionniers comme William Henry Fitton, Thomas Edison ou Émile Reynaud avaient déjà innové dans le domaine de l’image animée. Depuis cette période, il a évolué et, de la prise de vues à la projection, les techniques se sont perfectionnées. On remarque plusieurs grandes étapes, comme le précinéma, le cinéma muet ou l’apparition de la couleur, mais la chronologie n’a été linéaire qu’en apparence et ces évolutions se font de manière progressive et enchevêtrée.

Pour désigner tout ce qui se passa, dans l’histoire du cinéma, avant 1895, on parle de « précinéma ». Le terme fut imaginé par certains historiens du cinéma photographique pour dénommer « les formes premières du cinéma, c’est-à-dire celles qui précèdent la phase industrielle. En fait, le précinéma est l’avant-cinématographe, mais c’est déjà du cinéma ».

Louis Aimée Augustin Le Prince est sans doute l'un des premiers hommes à avoir créé une image en mouvement. Il inventa en premier une caméra composée de sept lentilles, mais elle n'eut pas un grand succès : chaque lentille prenait l'image d'un angle légèrement différent que la précédente. Pourtant, peu après, il créa une nouvelle caméra, avec une seule lentille, il réussit ainsi à tourner Roundhay Garden Scene, qui est le premier film réalisé au monde, en 1888. Cependant, il disparut mystérieusement en 1890, et l'histoire du cinéma s'écrivit sans lui.

Pour décomposer un mouvement, à la suite d’un dialogue sur l’allure de course d’un cheval, en 1876, Eadweard Muybridge met au point une expérience : il dispose douze appareils photographiques le long de la piste du parc Palo Alto qui se déclenchent automatiquement lors du passage du cheval[13]. Ainsi, il obtient un mouvement décomposé en plusieurs photographies, ce qui lui permet de prouver qu’une partie du galop du cheval s’effectue les quatre sabots décollés du sol. Il crée alors le zoopraxiscope qui recompose lui-même le mouvement. Quelques années plus tard, en 1882, Étienne-Jules Marey simplifie le système, et crée ainsi le fusil photographique, qu’il améliorera six ans plus tard sous le nom de chronophotographe.

Les innovations liées aux supports photographiques se succédant, le cinéma devient alors une évidence pour de nombreux chercheurs. On remarque en 1891 le kinétographe conçu par William K.L. Dickson qui était alors employé d’Edison. Le kinétographe était une caméra de prise de vues dont les films n’étaient pas projetés mais regardés à travers le kinétoscope. Le système utilisait des feuilles de celluloïd, fournies par John Carbutt, qui s’enroulaient autour d’un cylindre, pour améliorer la qualité de l’enregistrement de l’image. Ils étaient tournés à la Black Maria par Dickson, et traitaient des thèmes de la vie de tous les jours : Fred Ott’s Sneeze, Carmencita, Boxing Cats, … mais ne duraient encore que quelques secondes.

À suivre...

Famille Deburau

Jean-Gaspard-Baptiste Deburau (en tchèque Jan Kašpar Dvorák) est un célèbre mime français, né à Kolín (Bohême) le 31 juillet 1796 et mort à Paris le 16 juin 1846, fils d'un danseur de corde, Philippe Germain Anselme Deburau, et d'une servante tchèque, Kateřina Králová (ou Catherine Graff).

Arrivée à Paris en 1811, sa famille s'installe au fond d'une cour de la rue Saint-Maur pour y donner des spectacles de saltimbanques. Deburau devient ensuite la vedette du Théâtre des Funambules sur le Boulevard du crime. Sa silhouette d'amoureux lunaire, souffrant en silence, tranche avec les personnages des mélodrames alors à la mode.

Son art du mime est intimement lié au personnage de Pierrot, adapté du Pedrolino de la commedia dell'arte pour le public parisien. C'est avec ce personnage de Pierrot qu'il crée la pantomime "Marrrchand d'habits" de Cot d'Ordan.

Son frère aîné, Niemeczek (dit Franz), était aussi mime et fit également partie du Théâtre des Funambules. Il entra ensuite au Cirque-Olympique de Franconi.

Après la mort de Gaspard, son fils Charles Deburau reprit le personnage paternel et contribua à établir l'image du « pierrot français » que l'on retrouve jusque dans le personnage de Bip créé par Marcel Marceau.

Il repose au cimetière du Père-Lachaise (59ème division) aux côtés de son fils le mime Charles DEBUREAU (1829-1873).

La vie de Baptiste Deburau inspira Sacha Guitry pour sa pièce Deburau, puis pour son film éponyme (1951), ainsi que Jacques Prévert et Marcel Carné pour leur film Les Enfants du paradis dont l'idée de départ serait la suivante: le 18 avril 1836 Deburau tuait à coup de canne un voyou qui avait insulté sa femme. Son procès fit grand bruit, si l'on peut dire, puisque pour la première fois le public allait entendre le mime. Il fut acquitté. Le scénario final ne reprend pas ce fait divers mais fait allusion à la violence latente de Baptiste...

Tom Roberts

Thomas William Roberts (9 mars 1856- 14 septembre 1931) est l'un des plus célèbres peintres australiens. Né à Dorchester, dans le Dorset en Angleterre, il a immigré en Australie en 1869, pour venir vivre à Collingwood, un quartier de banlieue de Melbourne.

À Melbourne il étudia la peinture en cours du soir sous la direction de Louis Buvelot et d'Eugen von Guerard avant de retourner étudier à plein temps à la Royal Academy of Arts à Londres de 1881 à 1884 puis, dans les années 1880-1890, il travaille à Melbourne.

Roberts a peint un nombre considérable de paysages et de portraits, certains avec son ami Frederick McCubbin. Ses travaux probablement les plus célèbres à son époque étaient deux grands travaux, Shearing the Rams en 1890 et The Big Picture en 1903 - un scène de l'inauguration du premier parlement du Commonwealth of Australia.

Roberts a été l'un des premiers peintres à identifier le caractère spécial du paysage australien. Un grand nombre de ses travaux peuvent être vus à la National Gallery of Australia, mais The Big Picture se trouve au Parliament House (Canberra).

Jérôme Bosch

Hieronymus van Aken [je'ɾonimus vɑn 'aːkən], dit Jérôme Bosch [bɔs] (Bois-le-Duc — ‘s-Hertogenbosch en néerlandais, d'où son pseudonyme —, v. 1453 – v. 1516), est un peintre néerlandais.

Jérôme Bosch est né vers 1450 à Bois-le-Duc ('s-Hertogenbosch), d'une famille modeste originaire d'Aix-la-Chapelle (van Aken = d'Aix-la-Chapelle), venue s'installer aux Pays-Bas deux siècles plus tôt. Son grand-père Jan van Aken et son père Anthonis van Aken ont aussi exercé le métier de peintre.

Épousant en 1478 une fille de riche aristocrate, il est accueilli comme « membre notable » par la confrérie Notre-Dame, association religieuse consacrée au culte de la Vierge, dont il devient naturellement le peintre attitré. Sa vie à Bois-le-Duc se déroule alors paisiblement entre sa femme, son atelier et la confrérie, ce qui n’empêchera pas sa renommée de s’étendre bien au-delà des frontières de son pays natal.

C’est dans ses lectures et dans l’atmosphère d’hérésie et de mysticisme régnant alors, que Bosch puise une inspiration nouvelle, qui lui fait délaisser l’iconographie traditionnelle de ses débuts, pour s’orienter vers des œuvres « sacrilèges » où le religieux se confronte au péché et à la damnation.

L’enfer se mêle au paradis, et le satirique à la morale. On y voit sa préoccupation pour l’humanité corrompue condamnée à l'enfer éternel (triptyque du Chariot de foin v. 1500, musée du Prado, Madrid) pour avoir tourné le dos à la loi divine. L’obsession du péché s’illustre dans les sept péchés capitaux (1475-80, musée du Prado, Madrid), la Nef des fous (1490-1500, musée du Louvre, Paris), le triptyque Jardin des délices terrestres, v.1503-04 (musée du Prado, Madrid), allégorie fantastique complexe, composition de personnages et d’animaux hybrides, comportant de nombreuses références à l’alchimie. Le voyage de Bosch à Venise au début du XVIe siècle, donne une nouvelle dimension à sa créativité, on remarque plus d’espace et de paysages dans Saint Jean à Pathmos (1504-05, Berlin, Gemäldegalerie), Saint Jérôme en prière (v. 1505, Gand, musée des Beaux-Arts) ou les Tentations de saint Antoine (1510, Lisbonne, musée national d'art ancien), œuvres qui montrent l’exemple de la vie des saints comme unique voie de salut.

Vers 1510 apparaît une nouvelle évolution avec les tableaux « à demi-figures », représentations de personnages à mi-corps, placés au premier plan (le Couronnement d’épines, 1510, Madrid Escorial). Bosch mourut en 1516.

Son style est caractérisé par des personnages caricaturaux issus des bestiaires du Moyen Âge, mis en scène dans des diableries. Jérôme Bosch est l'inventeur d'un style repris ensuite par plusieurs artistes, dont Bruegel l'Ancien. Il est reconnu par les surréalistes du XXe siècle comme le "maître" de leur art pendant très longtemps.

On retrouve son effigie dans Les effigies des peintres célèbres des Pays-Bas de Dominique Lampson.

L'analyse la plus profonde et la plus influente, mais aussi la plus contestée, de son univers fantasmagorique a été l'œuvre de l'historien de l'Art allemand Wilhelm Fraenger.

Michel-Ange

Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni dit Michel-Ange (né le 6 mars 1475 au château de Caprese à Caprese, au nord d'Arezzo en Toscane - 18 février 1564 à Rome) est un peintre, un sculpteur, un poète et un architecte italien de la Renaissance.

Ses sculptures les plus connues sont le David (1504) qui a longtemps orné la façade du Palazzo Vecchio de Florence avant d'être transféré dans l'Académie des Beaux-Arts de la ville, La Pietà (1499) exposée dans une chapelle latérale de la basilique Saint-Pierre de Rome, ou le Moïse (1515) du Tombeau de Jules II dans la Basilique Saint-Pierre-aux-Liens. Le plafond de la chapelle Sixtine, peint entre 1508 et 1512, et le Jugement dernier (influencé par la fresque de Melozzo da Forlì Ascensione di Cristo) exécuté entre 1537 et 1541 sur le mur de l’autel de cette chapelle, sont universellement considérés comme des chefs-d’œuvre de la Renaissance italienne. Architecte, il conçoit le dôme de Saint-Pierre de Rome.

Son œuvre a une influence considérable sur ses contemporains, si bien que sa « manière » de peindre et de sculpter est abondamment reprise par les représentants de ce qu'on appellera le maniérisme, qui prospère dans la Renaissance tardive. Preuve de l'admiration que lui vouent ses contemporains, deux biographies sont publiées de son vivant même, l'une incluse dans Le Vite, recueil des biographies des artistes de la Renaissance, de Giorgio Vasari, en 1550, l'autre par son élève, Ascanio Condivi en 1553.

Né le 6 mars 1475 à Caprese, au nord d'Arezzo en Toscane de Francesca di Neri del Miniato di Siena, sa mère et Lodovico di Leonardo Buonarroti Simoni, son père, qui est magistrat et podestat de Caprese et Chiusi. La famille revient dans sa maison de Settignano près de Florence, après que le père a fini sa charge de podestat. En 1481, il perd sa mère et grandit ensuite chez une nourrice, femme et fille de tailleurs de pierre. Il ne retournera chez son père, qu'à l'âge de dix ans.

Allant contre les vœux de son père et de ses oncles, réfractaires à l'art, Michel-Ange, après avoir étudié auprès du grammairien Francesco da Urbino, choisit malgré tout, grâce à son ami Francesco Granacci, d’être l’apprenti de Domenico Ghirlandaio pour trois ans à partir de 1488.

Il étudie les fresques de l'église Santo Spirito de Florence et de l'église Santa Maria del Carmine et en copiant les fresques de Masaccio, s'attire les jalousies autant par son habileté que par ses remarques, lesquelles envers le sculpteur Pietro Torrigiano lui font recevoir au visage, un coup de poing qui provoque une cassure au nez qui marquera à vie son visage.

Impressionné par son travail, Domenico le recommande au maître de Florence, Laurent de Médicis. De 1490 à 1492, Michel-Ange est élève à l’école de Laurent et est influencé par un milieu libre qui fait évoluer ses idées sur l’art et ses sentiments sur la sexualité. Il admire les collections de statues grecques antiques collectionnées par les Médicis, et il se promet de devenir un sculpteur. Il commence par copier un masque de faune et, devant le résultat, Laurent le récompense de cinq ducats par mois. Sur les conseils de Politien, Michel-Ange sculpte un bas-relief de la Bataille des Centaures et la Vierge à l'escalier, qui reflètent sa grande admiration pour Donatello.

Il pratique l'étude du corps humain et l’anatomie à l'hôpital Santo Spirito de Florence vers 1490 (et ensuite à Rome vers 1540), collaborant à l'illustration d'un traité d'anatomie avec Realdo Colombo médecin et ami. Les corps de Michel-Ange sont plus soumis à l’art, qu'au respect strict de l'anatomie humaine (allongement du canon des figures et distorsions destinées à mettre en relief un trait moral).

Après la mort de Laurent en 1492, Pierre II de Médicis (plus jeune fils de Laurent et nouveau chef des Médicis) refuse d’être le mécène de Michel-Ange. C’est à cette époque que les idées de Savonarole deviennent populaires à Florence. Sous ces deux pressions, Michel-Ange décide de quitter Florence et s’installe durant trois ans à Bologne. Peu après, Raffaele Riario, cardinal en titre de San Giorgio al Velabro, lui demande de venir à Rome en 1496. Sous sa commandite et influencé par l’antiquité romaine, il réalise deux statues : Bacchus et La Pietà.

Quatre ans plus tard, Michel-Ange retourne à Florence pour y créer son œuvre la plus célèbre, le David de marbre. Il peint également la Sainte Famille à la tribune dite Tondo Doni.

Michel-Ange est de nouveau demandé à Rome en 1503 par le nouveau pape, Jules II qui le charge de réaliser son tombeau. Cependant, sous la direction de Jules II, Michel-Ange doit sans cesse interrompre son travail afin d’effectuer de nombreuses autres tâches. La plus célèbre d’entre elles est la peinture monumentale du plafond de la chapelle Sixtine qui lui prend quatre ans (1508-1512). À cause de ces interruptions, Michel-Ange travailla durant quarante ans sans achever la tombe.

En 1513, le pape Jules II meurt, et son successeur Léon X, un Médicis, demande à Michel-Ange de terminer la façade extérieure de l’église San Lorenzo de Florence et de l’orner de sculptures. Il accepte à contre-cœur en fait les plans mais est incapable d’accéder à cette demande : la façade d’église est resté nue jusqu'à ce jour.

De retour à Florence, de 1519 à 1531, Michel-Ange réalise pour les Médicis la Sagrestia Nuova (sacristie neuve), une des Cappelle Medicee (chapelles Médicis)[1], où il sculpte notamment les tombeaux des ducs Laurent et de Julien avant de laisser terminer l'ensemble par ses élèves (notamment Montorsoli). Durant le même séjour, la famille florentine lui commande la bibliothèque Laurentienne, destinée à accueillir les livres de Laurent le Magnifique : débutée en 1524, elle reste inachevée lors du départ de l’artiste et ne fut achevée qu’entre 1551 et 1571 par Ammanati.

En 1527, les citoyens de Florence, encouragés par le sac de Rome, renversent les Médicis et restaurent la république. Un siège de la ville suit, où Michel-Ange vient en aide à sa Florence bien-aimée en travaillant sur les fortifications de la ville, de 1528 à 1529. La ville chute en 1530 et le règne des Médicis est restauré.

En 1532, Michel-Ange revient à Rome après un séjour de plusieurs années à Florence — au cours duquel il avait pris parti contre le pape dans le conflit avec l'empereur Charles Quint — et Clément VII, lui ayant pardonné, lui demande de peindre les deux murs latéraux de la chapelle Sixtine. Il devait y représenter la Chute des anges rebelles et le Jugement dernier. Presque aussitôt, il se met à l'étude pour réaliser ce projet démesuré. Clément VII étant mort (en 1534), il songe à renoncer à ce travail pour reprendre le Tombeau de Jules II, quand le pape Paul III s'y oppose et le nomme en 1535 architecte, peintre et sculpteur du Vatican. La fresque du Jugement dernier sur le mur d’autel fut seule exécutée et ne fut achevée qu'en 1541.

Le projet du tombeau de Jules II devient un mausolée à la basilique Saint-Pierre-aux-Liens en 1545 (soit quarante ans après la commande initiale).

À partir de 1546, il est nommé architecte de la basilique Saint-Pierre. En 1561, le pape Pie IV lui confie la construction de la basilique Sainte-Marie-des-Anges-et-des-Martyrs dans les thermes de Dioclétien, œuvre qu'il ne pourra mener à son terme.

Michel-Ange meurt à Rome le 18 février 1564 à l’âge de 89 ans. Sa vie est décrite dans Le Vite de Giorgio Vasari. Santi di Tito participa à la préparation de ses obsèques.

Dora Maar au chat

Dora Maar au chat est un tableau de Pablo Picasso réalisé en 1941 au plus fort de la relation entre Picasso et sa muse Dora Maar, qui avait duré de 1935 à 1945. Ce grand portrait est considéré comme une des œuvres magistrales du peintre.

Dora Maar au chat est une toile de 130 × 97 cm. Dora Maar y figure en robe bleue à petits points verts chamarrée de perles orange et noire, le corsage vert strié. Elle est assise sur un fauteuil, coiffée d'un de ses chapeaux dont elle raffolait. Les mains tordues sur les accoudoirs du fauteuil, des ongles bleus inquiétants comme des griffes de tigre, elle est placée de trois quarts. Derrière elle, sur le dossier du siège, figure un petit chat.

Il a réalisé de nombreux portrait de sa compagne, mais celui-ci reste l'un des plus beaux.

Jamais vu depuis 40 ans, il a été vendu aux enchères le 3 mai 2006 chez Sotheby's à New York pour 101,8 millions de dollars. Il frôle ainsi le record d'une œuvre de Picasso jusque-là détenu par Le Garçon à la pipe cédé, également à New York, 118,9 millions de dollars en mai 2004.


La Lecture

La Lecture est une peinture à l'huile sur toile de Pablo Picasso, datant de 1932.

Cette œuvre a été peinte le 2 janvier 1932 à Boisgeloup. Il s'agit du portrait de Marie-Thérèse Walter, une jeune fille que Picasso a rencontrée probablement en 1926[1] et qui deviendra sa compagne quelques années plus tard. S'inspirant de son modèle, l'artiste peindra de grands portraits de femmes aux larges courbes au printemps 1932. La Lecture est de dimensions 68 cm x 130 cm.

Nature morte à la chaise cannée

La Nature morte à la chaise cannée est une œuvre de Pablo Picasso créée en 1912 conservée au Musée Picasso de Paris.

Historiquement elle est le premier collage jamais réalisé et ouvre la voie aux artistes du dadaïsme et du surréalisme qui vont faire de cette technique, leur délice.

Mélange d’huile, de toile cirée et du tissu sur un support encadré de corde. Cette œuvre introduit pour la première fois le « collage ». Elle est également appelée : « Verre, pipe, citron, couteau, coquille saint-jacques».

Le trompe-l’œil est ici utilisé de manière moins révolutionnaire que lors des expériences antérieure. Picasso exécuta cette toile en se souvenant de l’habitude qu’avait son père d’attacher à sa toile des morceaux d’autres peintures afin de susciter des idées ou des effets nouveaux. Il réalise une nature morte qu’il situe dans un café, et composée d’un citron, d’un verre, d’une huître, d’un journal et d’une pipe, puis il applique un bout de toile cirée à motif de cannage, destiné à évoquer de manière insolite la présence de chaises.

Cette composition est le résultat de diverses techniques. Le citron et le verre, à droite sont traités « analytiquement », tandis qu’à gauche, le tuyau de la pipe est rendu de manière réaliste et il est placé comme s’il surgissait à travers les lettres « JOU » de journal. Le morceau de toile cirée collé sur le support est en partie recouvert par des ombres ou des stries de couleur de sorte que la partie inférieure donne l’impression d’être sur un plan différent. Une simple corde de marin sert de cadre au tableau. Le relief de cette corde torsadée reproduit le galon d’une nappe visible sur des photographies de l’atelier de Picasso.

Picasso transgressait ainsi les canons de l’esthétique traditionnelle qui imposait l’homogénéité des matériaux dans les œuvres picturales. Cela revenait à introduire dans l’œuvre d’art des fragments hétérogènes de la réalité sensible. Ainsi, le peintre devenait-il capable simultanément d’illustrer et de détruire l’illusion spatiale qui conditionnait toute la peinture. En introduisant l’élément « ready-made » (tout fait), en l’occurrence le cannage de la chaise, vrai seulement en apparence, il inventait une nouvelle manière de représenter la réalité. Les lettres du journal n’étaient pas destinées à l’information, mais à l’esthétique et au symbole. Les objets peints à côté, qui n’imitaient rien du tout, prenaient l’aspect le plus vrai de la peinture. Picasso se servait de l’illusion picturale dans le but précis d’en dénoncer la fausseté, ou du moins l’ambiguïté, et par conséquent de la détruire.

L'Autoportrait

L'Autoportrait (peint en 1901) est un tableau réalisé par le peintre espagnol Pablo Picasso durant sa « période bleue » (1901 à 1903).

Cette période débute après le suicide d’un de ses proches amis, Carlos Casagemas, qui va beaucoup l’affecter et l'influencer (il en fera le portrait sur son lit de mort en 1901). Hanté par la mort, il entame une série de tableaux pratiquement monochromatiques bleu commençant en 1901 par La Femme en bleu et finissant par La Vie en 1903. Pour Picasso, la couleur bleue exprime la misère, la vieillesse, la mort et la froideur du monde, comme ne témoignent les portraits réalisés deurant cette période : vieillard, femmes de mauvaise vie, aveugle ou mendiant…

L'Autoportrait est une huile sur toile de 81x60 cm, conservée au musée Picasso de Paris suite à la donation effectuée après le décès du peintre. Picasso se représente comme un personnage solitaire, abandonné, miséreux, vêtu d’un large manteau bleu foncé. Il est de trois-quarts à droite du tableau, laissant un espace tout le long de la bande gauche. Picasso a un regard vide, néanmoins dirigé vers le spectateur. À cette date, il n’a que 20 ans et apparaît volontairement sur cette peinture beaucoup plus vieux. Dans le fond, aucun paysage n’apparaît mais juste une couleur bleu clair, un peu verdâtre. Sa chevelure, très foncée, dont la couleur est quasi identique à celle du manteau, semble tout comme celui-ci être très schématisée sans aucun détail.

Ludwig van Beethoven

Ludwig van Beethoven est un compositeur allemand, né à Bonn le 16 ou le 17 décembre 1770 et mort à Vienne le 26 mars 1827.

Dernier grand représentant du classicisme viennois (après Gluck, Joseph Haydn et Mozart), Beethoven a préparé l’évolution vers le romantisme en musique et influencé la musique occidentale pendant une grande partie du XIXe siècle. Inclassable (« Vous me faites l’impression d’un homme qui a plusieurs têtes, plusieurs cœurs, plusieurs âmes » lui dit Haydn vers 1793), son art s’est exprimé dans tous les genres, et bien que sa musique symphonique soit la principale source de sa popularité universelle, il a eu un impact également considérable dans l’écriture pianistique et dans la musique de chambre.

Surmontant à force de volonté les épreuves d’une vie marquée par le drame de la surdité, célébrant dans sa musique le triomphe de l’héroïsme et de la joie quand le destin lui prescrivait l’isolement et la misère, il a mérité cette affirmation de Romain Rolland : « Il est bien davantage que le premier des musiciens. Il est la force la plus héroïque de l’art moderne ». Expression d’une inaltérable foi en l’homme et d’un optimisme volontaire, affirmant la création musicale comme action d’un artiste libre et indépendant, l’œuvre de Beethoven a fait de lui une des figures les plus marquantes de l’histoire de la musique.

Ludwig van Beethoven naît à Bonn en Rhénanie le 17 décembre 1770 dans une famille modeste qui perpétue une tradition musicale depuis au moins deux générations. Son grand-père paternel, Ludwig van Beethoven l’ancien (1712-1773), descendait d’une famille flamande roturière originaire de Malines (la particule « van » n’a donc pas de valeur nobiliaire). Homme respecté et bon musicien, il s’était installé à Bonn en 1732 et était devenu maître de chapelle du Prince-Électeur de Cologne, Clément Auguste de Bavière. Son père, Johann van Beethoven (1740-1792), est musicien et ténor à la Cour de l’Électeur. Homme médiocre, brutal et alcoolique notoire, il élève ses enfants dans la plus grande rigueur. Sa mère, Maria-Magdalena van Beethoven, née Keverich (1746-1787), est la fille d’un cuisinier de l’Archevêque-Électeur de Trèves. Dépeinte comme douce mais dépressive, elle est aimée de ses enfants mais effacée. Ludwig est le cadet de sept enfants dont trois seulement atteignent l’âge adulte : lui-même, Kaspar-Karl (1774-1815) et Johann (1776-1848).

Il ne faut pas longtemps à Johann van Beethoven pour détecter le don musical de son fils et réaliser le parti exceptionnel qu’il peut en tirer. Songeant à l’enfant Mozart, exhibé en concert à travers toute l’Europe une quinzaine d’années plus tôt, il entreprend dès 1775 l’éducation musicale de Ludwig et, devant ses exceptionnelles dispositions, tente en 1778 de le présenter au piano à travers la Rhénanie, de Bonn à Cologne. Mais là où Léopold Mozart avait su faire preuve d’une subtile pédagogie auprès de son fils, Johann van Beethoven ne semble capable que d’autoritarisme et de brutalité et cette expérience demeure infructueuse, à l’exception d’une tournée aux Pays-Bas en 1781. Parallèlement à une éducation générale, qu’il doit pour beaucoup à la bienveillance de la famille von Breuning et à son amitié avec le médecin Franz-Gerhard Wegeler auxquels il fut attaché toute sa vie, le jeune Ludwig devient l’élève de Christian Gottlob Neefe (piano, orgue, composition) et compose pour le piano, entre 1782 et 1783, les Neuf Variations sur une marche de Dressler et les trois Sonatines dites « à l’Électeur » qui marquent symboliquement le début de sa production musicale.