dimanche 25 mars 2012

Richard Wagner

Wilhelm Richard Wagner (22 mai 1813, Leipzig - 13 février 1883, Venise) est un compositeur allemand.

Wagner doit son importance dans l'histoire de la musique occidentale à ses opéras, en particulier L'Anneau du Nibelung, festival scénique en un prologue et trois journées dont il a écrit lui-même les poèmes et dont la conception bouscule délibérément les habitudes de l'époque pour aller, selon ses propres termes, vers un « art total » : spectacle complet, mélodie continue et emploi du leitmotiv.

La vie bohème et fantasque lui fait endosser de multiples habits : révolutionnaire sans le sou, fugitif traqué par la police, homme à femmes, confident intime du roi Louis II de Bavière, critique et analyste musical, intellectuel en proie aux errements idéologiques de son époque qui sera récupéré, après sa mort et dans un contexte différent, par les Nazis ; son comportement et ses œuvres ne laissent personne indifférent. Aussi doué pour nouer des amitiés dans les cercles artistiques et intellectuels que pour les transformer en inimitiés, sachant créer le scandale comme l'enthousiasme, il suscite des avis partagés et souvent enflammés de la part de ses contemporains. Ses conceptions artistiques avant-gardistes ont eu une influence déterminante dans l'évolution de la musique dès le milieu de sa vie.

À l'égal d'un Verdi né la même année, mais au style radicalement différent, il est considéré comme l'un des plus grands compositeurs d'opéras du XIXe siècle.

À suivre...

samedi 19 juin 2010

Georg Büchner

Karl Georg Büchner (17 octobre 1813 à Goddelau, près de Darmstadt (Hesse) - 19 février 1837 à Zurich) est un médecin, poète, écrivain, révolutionnaire et scientifique allemand.

Fils aîné de Louise Caroline Reuss (1791-1858) et d'Ernst Büchner (1786-1861), ancien médecin militaire dans l'armée napoléonienne, médecin à Goddelau puis chimiste industriel renommé, inventeur d'outils scientifiques comme l'entonnoir Büchner. Ceux-ci élèvent et éduquent leurs six enfants dans un monde de sciences, de culture et d'art:

Georg Büchner (1813-1837);
Mathilde Büchner (1815-1888);
Wilhelm Ludwig Büchner (1817-1892), homme politique;
Luise Büchner (1821-1877), écrivain et féministe;
Ludwig Büchner (1824-1899), médecin dont les travaux philosophiques marqueront l'histoire du matérialisme de ce siècle;
Alexander Büchner (1827-1904), écrivain et professeur de littérature.

Georg Büchner grandit dans l'État du grand-duché de Hesse-Darmstadt, dans le sud-ouest de l'Allemagne où les révolutions de 1789 et surtout de juillet 1830 ont des fortes répercussions.

En 1816, la famille s'installe à Darmstadt où le père venait d'être nommé médecin d'arrondissement. À partir de 1821, c'est sa mère qui se charge de son instruction. Elle lui enseigne la lecture, les lettres et le calcul, lui fait comprendre tous les grands textes religieux (la Bible) et l'histoire des peuples de la Terre. À 10 ans, Georg dévore les ouvrages de Schiller. Il est également initié aux sciences, tout en étant intéressé par l'étude des langues (anglais, français, italien).

Après des études à l'école privée du Dr Karl Weiterhausen, à Darmstadt, de 1822 à 1825], il passe au gymnasium Ludwig Georg de Darmstadt jusqu'en 1831. En novembre 1831 à la faculté de médecine de l’université de Strasbourg. Il entre en contact avec les groupes d’opposition républicains. Admis comme « hôte perpétuel » dans l’association de théologiens Eugenia, il y défend des positions républicaines radicales. Il loge dans la maison du pasteur protestant Johann Jakob Jäglé, dont la fille Wilhelmine deviendra sa fiancée au printemps 1832.

En 1833, Büchner s’installe à Gießen pour terminer ses études à l’Université de Gießen. Il participe à l’agitation politique qui a saisi le sud de l’Allemagne après le Hambacher Fest, manifestation du 27 mai 1832 pour l’unité nationale s’opposant aux régimes despotiques dans la plupart des quelques cinquante États germaniques.

En janvier 1834, il rencontre le pasteur Weidig, figure de proue de l’opposition en Hesse, et entreprend avec lui, en juillet, la rédaction d’un libelle, véritable pamphlet révolutionnaire, Le Messager des campagnes hessoises (Der Hessische Landbote), destiné à susciter le soulèvement des populations paysannes, avec le mot d’ordre : « Friede den Hütten, Krieg den Palästen ! » (« Paix aux chaumières, guerre aux palais ! »). Il affirmera dans sa correspondance avec Karl Gutzkow que « la lutte entre riches et pauvres est l’unique combat révolutionnaire au monde ».

La même année, en mars, Büchner, défendant des idées socialistes, influencé par Auguste Blanqui et Saint-Simon, co-fonde une association secrète révolutionnaire : la Société des Droits de l'Homme (Gesellschaft für Menschenrechte).

Il retourne en avril chez ses parents à Darmstadt, où il fonde une deuxième section de la Société des droits de l’Homme, puis il reprend ses études à Gießen.

À partir d’octobre 1834, Büchner travaille à « La Mort de Danton ». Il écrit de nombreux articles polémiques et satiriques, publiés dans Le Messager Hessois, qui lui vaudront les foudres des autorités et de la censure. Le pasteur Weidig a été arrêté, torturé et est mort emprisonné. C’est le même sort qu’attend Büchner.

À suivre...

Alexandre Pouchkine

Alexandre Sergueïevitch Pouchkine (en russe : Александр Сергеевич ПушкинPrononciation) est un poète, dramaturge et romancier russe né à Moscou le 26 mai/6 juin 1799 et mort à Saint-Pétersbourg le 29 janvier/10 février 1837.

Alexandre Pouchkine est né à Moscou dans une famille de vieille noblesse russe, aisée et amatrice de littérature. Son arrière grand-père était Abraham Hanibal, filleul, ami et général africain de Pierre le Grand. Pouchkine était particulièrement fier de cet aïeul, dont il avait hérité certains traits qui le distinguaient fortement de ses concitoyens : teint olivâtre, lèvres épaisses, cheveux noirs et crépus.

Lecteur vorace dès son plus jeune âge, il s'attaque aux classiques anglais (Byron, William Shakespeare, Laurence Sterne) et français (Molière, Voltaire, Évariste Parny) de la bibliothèque paternelle. Sa profonde connaissance de la culture française lui vaudra d'ailleurs le surnom de Frantsouz (Француз « Le Français ») auprès de ses camarades de lycée[3]. Alexandre Pouchkine étonne aussi son entourage par son aisance à improviser comme à réciter par cœur des vers innombrables.

De 1811 à 1817, il fait ses études au lycée impérial de Tsarskoïe Selo (ville rebaptisée Pouchkine en son honneur, en 1937), près de Saint-Pétersbourg. S'ouvre une des plus heureuses périodes de sa vie: c'est dans cet internat qu'il noue de fidèles amitiés (Delvig, Poushine, Küchelbecker); c'est aussi là, dans le parc du palais impérial, qu'il dit avoir connu sa première inspiration poétique. Dès 1814 son poème À un ami poète est publié dans la revue Le Messager de l'Europe. Ces vers, déclamés lors d'un examen de passage, lui valent l'admiration du grand poète Derjavine.

En 1817, il intègre le ministère des Affaires étrangères ; une sinécure. Suivent trois années de vie dissipée à Saint-Pétersbourg. Durant ce temps, il rédige des poèmes romantiques inspirés par les littératures étrangères et russes. Il rencontre aussi les grands noms des lettres russes contemporaines, comme Karamzine ou Vassili Joukovski. Ses poèmes sont parfois gais et enjoués, comme Rouslan et Ludmila. Ils peuvent aussi être graves, notamment lorsqu'ils critiquent l'autocratie, le servage et la cruauté des propriétaires fonciers. À cette classe appartiennent Ode à la Liberté, Hourrah ! Il revient en Russie, et Le Village.

Bien qu'incontestablement libéral, Pouchkine n'est pas révolutionnaire, ni même véritablement engagé politiquement, contrairement à nombre de ses amis qui participent aux mouvements réformateurs qui culminent avec la révolte décabriste.

En 1820, ses poèmes étant jugés séditieux, Pouchkine est condamné à l'exil par le tsar Alexandre Ier. Échappant de peu à la Sibérie, il est d'abord envoyé à Iekaterinoslav (l'actuelle Dnipropetrovsk, en Ukraine), où il contracte une fièvre violente. Affaibli, il obtient la permission de voyager dans le Caucase et en Crimée, en compagnie de la famille Raïevski; un séjour qui le marquera profondément. Pouchkine est ensuite expédié à Kichinev en Bessarabie (actuelle Moldavie), avant de partir pour Odessa. Pendant cette première partie de son exil, passée dans le sud de l'empire, Pouchkine continue à mener une vie très déréglée, toute consacrée à l'amusement: conquêtes amoureuses, fêtes et jeu. Celle-ci, ainsi que son caractère enthousiaste, colérique et moqueur, le pousse à plusieurs reprises à des duels, dont il sort indemne.

À Odessa, Pouchkine s'attire l'inimitié du gouverneur de la ville, Vorontzov (sans doute en raison de son goût pour l'épouse de ce dignitaire), et est exilé dans la propriété familiale de Mikaïlovskoïe (province de Pskov). Condamné à l'isolement presque total, il s'y s'ennuie mortellement. Quand il n'écrit ou ne lit pas, les seules distractions qui lui sont permises sont des promenades et courses à cheval, les visites qu'il rend à ses voisines et les histoires que lui raconte sa nourrice. À la mort d'Alexandre Ier, en décembre 1825, Pouchkine décide d'aller plaider sa cause à Pétersbourg, mais un pressentiment le fait revenir sur ses pas. C'est ainsi qu'il évite de se trouver mêlé à la tentative de révolution avortée des Décembristes, à laquelle participent nombre de ses amis.

Ces six années d'exil sont essentielles pour l'inspiration de Pouchkine : voyage dans le Caucase et en Crimée, découverte de la campagne russe profonde, discussions avec divers aventuriers, contes de sa nourrice. Ce sont aussi celles des premières grandes œuvres, encore fortement marquées par l’influence romantique de Byron : Le Prisonnier du Caucase (1821) décrit les coutumes guerrières des Circassiens; La Fontaine de Bakhtchisaraï (1822) évoque l’atmosphère d'un harem en Crimée; Les Tziganes (1824) est le drame d'un russe qui tombe amoureux d'une tzigane; la Gabrieliade (Gavriliada, 1821), dont il devra plus tard se défendre avec acharnement d'être l'auteur, pour échapper à la Sibérie, est un poème blasphématoire qui révèle l’influence de Voltaire. Surtout, Pouchkine entame son chef d'œuvre, Eugène Onéguine (1823-1830), écrit sa grande tragédie Boris Godounov (1824-1825), et compose les « contes en vers » ironiques et réalistes.

À suivre...

François Gérard

François Pascal Simon, baron Gérard, né à Rome le 4 mai 1770 et mort à Paris le 11 janvier 1837, est un peintre d’histoire et un portraitiste néo-classique français.

Fils de l’intendant du cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis. D’abord élève d’Augustin Pajou, puis de David à l’école duquel Gérard tente le « grand genre » : la peinture d’histoire ou d’allégorie. Ses débuts en pleine Révolution sont difficiles : échec au concours pour le prix de Rome, retour en Italie puis retour à Paris pour éviter l’inscription sur la liste des émigrés.

Il échappa, grâce à son maître David, à la conscription en se faisant nommer juré au Tribunal révolutionnaire, fonction que, simulant une infirmité, il exerça peu.

Comme Girodet, il illustra un temps des œuvres classiques. Ossian évoque les fantômes au son de la harpe sur les bords du Lora de 1801 conserve le caractère poétique d’une esquisse à la lumière irréelle.

Bien connues parce que nombreuses et appréciées, ses peintures de portraits peuvent être admirées pour leur virtuosité, grâce à l’étonnante galerie de réductions (appelées « esquisses ») gardées dans l’atelier à Versailles. Sens de la nature, symbole de la silhouette bien détachée dans l’espace, lumière légèrement vaporeuse, ces qualités évoquent Prud’hon et l’école anglaise

Sous l’Empire il devint le portraitiste de la cour : Madame de Visconti, comtesse Régnault. Il a le goût de la matière brillante, de la lumière claire et des glacis : dans son tableau Madame Récamier (1805) que l’on peut comparer au tableau de David de 1800, sobre, sur fond uni et avec tenue simple sur un divan à l’antique. Ici la robe est plus élaborée avec une évocation en fond de paysage, masqué par une tenture.

En 1808, il réalise un portrait de l’Empereur, tableau très célèbre.

Quelques tableaux d’histoire :

  • Austerlitz, au traitement presque classique de la bataille dans la tradition du XVIIIe siècle.
  • Entrée d’Henri IV à Paris. Ce tableau de 1817 qui eut un grand succès, est une commande des Bourbons qui veulent prouver leur légitimité, suite à l’expédition napoléonienne, par leur rattachement par le sang à Henri IV.

Le baron Gérard fut reçu membre de l'Académie des beaux-arts en 1812. Il fut longtemps attaché au Louvre. Il a également eu une carrière politique, comme député de Bayeux.

Sa tombe, dont la stèle est ornée de médaillons et bas-reliefs signés par Antoine Dantan, se trouve au cimetière du Montparnasse à Paris (division 1, section 1).

Ce n'est pas le peintre François Gérard qui a été député de Bayeux, mais son homonyme, son petit fils. Cf. Biographie des parlementaires : François GÉRARD (1880 - 1929)

Informations générales Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés Biographie

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (J.Joly)

Né le 31 décembre 1880 à Paris, mort le 20 février 1929 à Paris.

Député du Calvados de 1919 à 1929.

Fils du baron Maurice Gérard et petit-fils du baron Henri Gérard qui avaient représenté successivement le Calvados à la Chambre depuis 1881, il s'occupe de la propriété familiale. En 1924, il succède à son père comme conseiller général.

La loi du 12 juillet 1919 ayant rétabli le scrutin de liste avec représentation proportionnelle, c'est en quatrième position sur la liste d'union nationale républicaine (4 élus) qu'il est élu dans la 1re circonscription du Calvados. Il a obtenu 24.992 voix sur 42.352 votants. Il est réélu le 11 mai 1924, en cinquième position sur la même liste qui, cette fois, concerne l'ensemble du département et comprend donc six noms. 48.810 électeurs, sur 76.947 votants, l'ont choisi.

A la Chambre, il fait partie de la commission de la marine marchande et de la commission des marchés et des spéculations.

Le 22 avril 1928, le scrutin uninominal ayant été rétabli en juillet 1927, il est élu à Bayeux, au premier tour, et à une très forte majorité (il obtient 9.563 voix contre 512 à son adversaire).

Mais déjà la maladie le mine et il meurt à Paris le 20 février 1929.

Il avait fait don au département du Calvados d'un domaine lui appartenant pour l'installation d'un préventorium.


Hervé Collet, historien, président de Valmorency.


vendredi 11 juin 2010

Jules Verne

Jules Verne, né le 8 février 1828 à Nantes et mort le 24 mars 1905 à Amiens, est un écrivain français, dont une grande partie de l'œuvre est consacrée à des romans d'aventures et de science-fiction (ou d'anticipation).

En 1863 paraît chez l'éditeur Pierre-Jules Hetzel (1814-1886) son premier roman Cinq semaines en ballon qui connaît un immense succès, au-delà des frontières françaises. Lié à l'éditeur par un contrat de vingt ans, Jules Verne travaillera en fait pendant quarante ans à ses Voyages extraordinaires qui compteront 64 volumes et paraîtront pour une partie d'entre eux dans le Magasin d'éducation et de récréation destiné à la jeunesse. Richement documentés, les romans de Jules Verne se situent aussi bien dans le présent technologique de la deuxième moitié du XIXe siècle (Les Enfants du capitaine Grant (1868), Le Tour du monde en quatre-vingts jours (1873), Michel Strogoff (1876), L'Étoile du sud (1884) ...) que dans un monde imaginaire (De la Terre à la Lune (1865), Vingt mille lieues sous les mers (1870), Robur le conquérant (1886)...)

L’œuvre de Jules Verne est populaire dans le monde entier et, selon l’Index Translationum, avec un total de 4162 traductions, il vient au deuxième rang des auteurs les plus traduits en langue étrangère après Agatha Christie[1]. L'année 2005 a été déclarée « année Jules Verne », à l'occasion du centenaire de la mort de l'auteur.

Jules Verne est né à Nantes, dans le quartier de l'île Feydeau, le 8 février 1828. Il est le fils de Pierre Verne (originaire de Provins), exerçant la profession d'avoué, et de Sophie Allote de la Fuÿe, issue d'une famille bourgeoise nantaise de navigateurs et d'armateurs, mais de descendance écossaise[2]. Jules Verne est l'aîné d'une famille de cinq enfants, comprenant son frère Paul (1829-1897) et ses trois sœurs : Anna, née en 1836, Mathilde, née en 1839, et Marie, née en 1842. Il fait des séjours à Brains.

La légende affirme qu'en 1839, à l'âge de 11 ans, le petit Jules se serait embarqué sur un long courrier à destination des Indes, en qualité de mousse. Son père l'aurait alors récupéré in extremis à Paimbœuf. Jules Verne aurait avoué qu'il était parti pour rapporter un collier de corail à sa cousine, Caroline Tronson, dont il était amoureux. Rudement tancé par son père, il aurait promis de ne plus voyager qu'en rêve. Cependant, c'est probablement une légende enjolivée par l'imagination familiale car, dans ses Souvenirs d'enfance et de jeunesse, il affirme qu'il ne s'est qu'échappé, est monté à bord d'un voilier, qu'il a exploré, tourné le gouvernail, etc., ce en l'absence d'un gardien. Ce qui lui vaudra la réprobation du capitaine.

Son père veut faire de lui un avocat. Il fait ses études de rhétorique et de philosophie au lycée Royal, (actuel lycée Clemenceau) où il obtient son baccalauréat[3]. Ensuite il entame des études de droit. Il commence à écrire, des poèmes, une tragédie en vers. Il va terminer son droit à Paris en novembre 1848, bien plus intéressé par le théâtre. Il y fait la connaissance d'Alexandre Dumas, qui accepte de monter sa pièce Les Pailles rompues, en 1850, dans son Théâtre-Historique, où elle y est jouée douze fois. Malgré le succès tout relatif de l'œuvre, Jules Verne, qui vient de terminer son droit, refuse de succéder à son père à sa charge d'avoué. Il fréquente la Bibliothèque nationale, se passionnant pour la science et ses découvertes les plus récentes, et se lie avec un ancien explorateur, Jacques Arago, devenu aveugle.

Il publie ses premières nouvelles dans la revue Musée des familles : Les Premiers navires de la marine mexicaine et Un Drame dans les airs en 1851. En 1852, Jules Verne est engagé comme secrétaire au Théâtre-lyrique. Il publie Martin Paz, Maître Zacharius, Un Hivernage dans les glaces, ainsi que la pièce Les Châteaux en Californie et continue son œuvre théâtrale, avec, notamment, Colin-Maillard, une opérette écrite avec son ami Michel Carré sur une musique d'Aristide Hignard. Représentée en 1853, l'œuvre a un succès relatif (quarante représentations).

En 1856, il fait la connaissance de sa future épouse, Honorine Morel, une Amiénoise de vingt-six ans, veuve du Fraysne de Viane, et déjà mère de deux enfants. L'unique enfant de Jules Verne, Michel, naît le 3 août 1861.

À suivre...


jeudi 27 mai 2010

Antonio Vivaldi

Antonio Lucio Vivaldi, né le 4 mars 1678 à Venise et mort le 28 juillet 1741 à Vienne, était un violoniste et compositeur italien. Vivaldi a été l’un des virtuoses du violon les plus admirés de son temps ; il est également reconnu comme l’un des plus importants compositeurs de la période baroque, en tant qu'initiateur principal du concerto de soliste, genre dérivé du concerto grosso. Son influence, en Italie comme dans toute l’Europe, a été considérable, et peut se mesurer au fait que Bach ait adapté et transcrit plus d’œuvres de Vivaldi que de n'importe quel autre musicien. Son activité s’est exercée dans les domaines de la musique instrumentale, particulièrement au violon, et de celui de la musique lyrique, et elle a donné lieu à la création d’un nombre considérable de concertos, sonates, opéras, pièces religieuses: il se targuait de pouvoir composer un concerto plus vite que le copiste ne pouvait le transcrire.

Prêtre catholique, sa chevelure rousse le fit surnommer il Prete rosso, « Le Prêtre roux », sobriquet peut-être plus connu à Venise, que son véritable nom. Comme ce fut le cas pour de nombreux compositeurs du XVIIIe siècle, sa musique, de même que son nom, fut vite oubliée après sa mort. Elle ne devait retrouver un certain intérêt auprès des érudits qu’au XIXe siècle, à la faveur de la redécouverte de Jean-Sébastien Bach ; cependant sa véritable reconnaissance a eu lieu pendant la première moitié du XXe siècle, grâce aux travaux d'érudits ou musicologues tels Arnold Schering ou Alberto Gentili, à l'implication de musiciens tels Marc Pincherle, Olga Rudge, Angelo Ephrikian ou Alfredo Casella, à l'enthousiasme d'amateurs éclairés comme Ezra Pound.

Aujourd’hui, certaines de ses œuvres instrumentales, et notamment les quatre concertos connus sous le titre « Les Quatre Saisons » comptent parmi les plus populaires du répertoire classique.

La vie de Vivaldi est très mal documentée, car aucun biographe sérieux, avant le XXe siècle, ne s’est préoccupé de retracer sa vie. On s’appuie donc sur de rares témoignages directs, ceux du président de Brosses, du dramaturge Carlo Goldoni, de l’architecte allemand von Uffenbach qui rencontrèrent le musicien, sur les quelques écrits de sa main et sur les documents de toutes natures retrouvés dans divers fonds d’archives en Italie et à l’étranger. Pour donner deux exemples concrets, ce n’est qu’en 1938 qu’on a pu déterminer avec exactitude la date de son décès, portée sur l’acte retrouvé à Vienne, et en 1963, celle de sa naissance en identifiant son acte de baptême. La date de 1678 qu'on connaissait auparavant n’était qu’une estimation basée sur les étapes connues de sa carrière ecclésiastique.

Il en résulte que de nombreuses lacunes et imprécisions entachent encore sa biographie, et que se poursuivent les travaux de recherche. Certaines périodes de sa vie demeurent complètement obscures, de même que les nombreux voyages entrepris ou supposés dans la péninsule italienne et à l’étranger. Ceci est également vrai pour la connaissance de son œuvre et l’on retrouve encore des pièces que l’on croyait perdues, ou qui demeuraient inconnues.

Antonio Vivaldi naquit à Venise le vendredi 4 mars 1678. Ce jour-là se produisit dans la région un tremblement de terre. Il fut ondoyé dès sa naissance par la sage-femme et nourrice Margarita Veronese, probablement en raison du séisme, ou parce que la naissance s’était déroulée dans de mauvaises conditions qui pouvaient faire craindre la mort du nouveau-né[5]. L’hypothèse selon laquelle il aurait été chétif et fragile dès sa naissance est plausible, car il devait plus tard toujours se plaindre d’une santé déficiente, résultant d’un « resserrement de poitrine » (strettezza di petto) que l’on imagine être une forme d’asthme. Le baptême fut administré deux mois plus tard, le 6 mai 1678, en l’église paroissiale San Giovanni in Bragora dont dépendait le domicile de ses parents, à la Ca’ Salomon, Campo Grande dans le sestiere del Castello, un des six quartiers de Venise.

Son père, Giovanni Battista Vivaldi (1655-1736), originaire de Brescia, était barbier et violoniste; sa mère, Camilla Calicchio, fille d’un tailleur, était venue de la Basilicate. Ils s’étaient mariés en 1676 dans cette même église et eurent huit autres enfants dont deux moururent en bas âge, successivement : Margherita Gabriella (1680-?), Cecilia Maria (1683-?), Bonaventura Tommaso (1685-?), Zanetta Anna (1687-1762), Francesco Gaetano (1690-1752), Iseppo Santo (1692-1696), Gerolama Michaela (1694-1696), enfin Iseppo Gaetano (1697-?)[8]. Antonio devait être le seul musicien parmi les enfants[9]. On avait les cheveux roux de façon héréditaire dans la famille Vivaldi, et Giovanni Battista était nommé Rossi dans les registres de la Chapelle ducale: ce trait physique dont hérita Antonio était à l'origine de son surnom.

Le père avait probablement plus de goût pour la musique que pour son métier de barbier, car on le vit engagé dès 1685 comme violoniste de la basilique Saint-Marc, haut lieu de la musique religieuse en Italie, dont la célèbre maîtrise fut confiée la même année à Giovanni Legrenzi. Il fut, tout comme celui-ci et comme son collègue Antonio Lotti, parmi les fondateurs du Sovvegno dei musicisti di Santa Cecilia, confrérie de musiciens vénitiens. À son engagement à la Chapelle ducale, il ajouta à partir de 1689 ceux de violoniste au teatro di San Giovanni Grisostomo et à l’Ospedale dei Mendicanti.

Antonio apprit le violon auprès de son père, et il se révéla précoce et extrêmement doué. Tôt admis à la Chapelle ducale, il reçut peut-être, aucune preuve n’ayant été retrouvée, des leçons de la part de Legrenzi lui-même. Ce ne put être cependant que de courte durée, et l’influence reçue minime, car celui-ci mourut en 1690. Il est certain néanmoins qu'Antonio Vivaldi bénéficia pleinement de l’intense vie musicale qui animait la basilique Saint-Marc et ses institutions, où de temps à autre il prenait la place de son père.

Bien que mal connu, le rôle qu’a joué Giovanni Battista Vivaldi dans la vie et le développement de la carrière de son fils Antonio semble d’une importance primordiale et prolongée, puisqu’il décéda cinq ans seulement avant lui. Il semble qu'il lui ait ouvert bien des portes, notamment dans le milieu de l’opéra, et qu'il l’ait accompagné dans de nombreux voyages.

À suivre...



vendredi 14 mai 2010

Léonard de Vinci

Léonard de Vinci (Leonardo di ser Piero da Vinci, dit Leonardo da Vinci), né à Vinci le 15 avril 1452 et mort à Amboise le 2 mai 1519, est un peintre italien et un homme d'esprit universel, à la fois artiste, scientifique, ingénieur, inventeur, anatomiste, peintre, sculpteur, architecte, urbaniste, botaniste, musicien, poète, philosophe et écrivain.

Après son enfance à Vinci, Léonard est élève auprès du célèbre peintre et sculpteur florentin Andrea del Verrocchio. Ses premiers travaux importants sont réalisés au service du duc Ludovic Sforza à Milan. Il œuvre ensuite à Rome, Bologne et Venise et passe les dernières années de sa vie en France, à l'invitation du roi François Ier.

Léonard de Vinci est souvent décrit comme l'archétype et le symbole de l'homme de la Renaissance, un génie universel et un philosophe humaniste dont la curiosité infinie est seulement égalée par la force d'invention. Il est considéré comme un des plus grands peintres de tous les temps et peut-être la personne la plus talentueuse dans le plus grand nombre de domaines différents ayant jamais vécu.

C'est d'abord comme peintre que Léonard de Vinci est reconnu. Deux de ses œuvres, La Joconde et La Cène, sont des peintures très célèbres, souvent copiées et parodiées, et son dessin de l’Homme de Vitruve est également repris dans de nombreux travaux dérivés. Seules une quinzaine d'œuvres sont parvenues jusqu'à nous ; ce petit nombre est dû à ses expérimentations constantes et parfois désastreuses de nouvelles techniques et à sa procrastination chronique. Néanmoins, ces quelques œuvres, jointes à ses carnets, qui contiennent des dessins, des diagrammes scientifiques et des réflexions sur la nature de la peinture, sont un legs aux générations suivantes d'artistes seulement égalé par Michel-Ange.

Comme ingénieur et inventeur, Léonard développe des idées très en avance sur son temps, depuis l'hélicoptère, le char de combat, le sous-marin jusqu'à l'automobile. Très peu de ses projets sont construits, ou même seulement réalisables de son vivant, mais certaines de ses plus petites inventions comme une machine pour mesurer la limite élastique d'un câble entrent dans le monde de la manufacture. En tant que scientifique, Léonard de Vinci a beaucoup fait progresser la connaissance dans les domaines de l'anatomie, du génie civil, de l'optique et de l'hydrodynamique.